« Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément ». À l'issue de vos trente-cinq minutes de propos introductif, je n'ai toujours pas compris à quoi sert le SNU. Quand une partie de notre jeunesse est perdue, quand les repères nationaux s'effritent, quand l'autorité de l'État est remise en cause, quand beaucoup ne connaissent ni nos valeurs républicaines ni l'histoire de notre pays, le SNU peut être une formidable machine à créer de bons petits Français, comme l'était le service national. Des gens de toutes régions, de toutes origines, de tous niveaux scolaires arrivaient dans le même lieu et repartaient huit, dix ou douze mois plus tard imprégnés du même amour de la France. Sur le papier et à vous entendre, le SNU est un beau projet mais, dans la réalité, il n'est pas loin du flop. L'année dernière, 10 250 jeunes seulement ont accompli jusqu'au bout leur SNU, soit à peine 1 % du nombre de jeunes concernés.
Comment comptez-vous rendre ce projet plus attractif, plus patriote, capable d'apprendre l'amour de la nation à nos jeunes ? Dans les programmes, il est beaucoup question d'écologie. Vous avez raison de dire que ce n'est pas une colonie de vacances, car c'est une classe verte, et l'on s'interroge sur l'intérêt des modules. Quant aux encadrants, je ne doute pas de leur bonne volonté, mais de leur formation. Ils ont souvent le même âge que ceux qu'ils éduquent. Entendez-vous vraiment rendre le SNU plus ambitieux, plus sérieux, plus robuste ou bien le maintenir en état de projet verbeux ?