À la lecture du rapport, l'expérimentation du SNU apparaît bancale. La campagne de communication est sous-dotée : 120 000 mails et 3 400 SMS pour toucher plus de deux millions d'individus de la tranche d'âge 15-17 ans, l'intendance ne suit pas, les uniformes manquent, les lave-linge sont trop peu nombreux, les infrastructures sportives absentes de certains sites. Ce service qui se veut universel ne touche que des jeunes du même cadre social de la classe moyenne, en lycée général et technologique, souvent issus de familles dont des membres sont sous l'uniforme. Les deux semaines de séjour de cohésion sont ridiculement courtes pour faire valoir les valeurs républicaines. Certains encadrants rencontrent des difficultés à percevoir leur rémunération ou se plaignent d'une sous-rémunération peu attractive pour les plus compétents. Enfin, la communication insiste sur l'aspect militaire du SNU, au risque de le confondre avec un service militaire, confusion entretenue par le Président de la République dans son discours aux armées, le 13 juillet 2022, dans lequel il demandait aux armées de faire davantage en investissant plus et mieux dans le SNU.
Le coût financier du SNU sera-t-il ponctionné sur le budget de la défense ? Ce point inquiète les militaires dont le budget est sensible depuis février dernier. Envisagez-vous d'ouvrir le SNU aux jeunes n'ayant pas la nationalité française, alors que le but affiché par le Président de la République dans sa stratégie de défense est de renforcer « les forces morales de la nation » ?