Le 28 novembre 2017, lorsqu'il s'est exprimé à l'université de Ouagadougou, le président de la République a souligné que la « révolution de la mobilité » devait permettre de repenser les liens entre l'Afrique et l'Europe. La mobilité entre les deux continents est un élément essentiel du renouvellement des relations entre l'Afrique et la France voulu par le président Macron. À ce titre, la question de l'octroi de visas est devenue un enjeu majeur de nos relations bilatérales avec les pays de ce continent.
Or je constate qu'il existe une tension entre la politique de rayonnement, et surtout d'attractivité de la France, et la manière dont s'opère le contrôle des flux migratoires, en particulier lorsqu'ils proviennent du continent africain. Il y a un décalage entre la volonté affichée de faire venir en France des talents et de faciliter la circulation et les échanges, d'une part, et le taux élevé des rejets de demande de visa, d'autre part. Les dossiers sont très longs à monter, voire coûteux, et les délais de traitement sont de plus en plus importants. Chaque année, dans les pays de ma circonscription, des étudiants qui devraient partir en France se voient refuser leur visa. Je suis également sollicitée par nombre d'entrepreneurs et d'artistes, dont les dossiers sont rejetés.
Même lorsqu'une demande a été approuvée par l'OFII, les délais d'instruction compromettent parfois le départ du candidat dans les temps. Plus grave, j'ai pu constater, lors de mes déplacements en circonscription, le désarroi de certains de nos concitoyens français n'ayant pas obtenu de visa pour leur conjoint, voire pour leur enfant. Ce phénomène suscite une forme de colère qui nuit à notre rayonnement et alimente le sentiment anti-français. Comment articuler l'attractivité de la France et le contrôle des flux migratoires ? La situation que j'ai décrite suscite frustration et mécontentement en Afrique, sans pour autant enrayer les flux d'immigration irrégulière.