Dans son « constat sans appel », le rapporteur a déploré une LPM « insuffisante » et mis en doute la « sincérité budgétaire » des OPEX pour nous appeler à l'abstention. Si l'esprit critique est une qualité – j'en use parfois –, l'ingratitude et la mauvaise foi n'en sont pas.
Mon engagement politique auprès du président de la République en 2017, alors que j'étais officier de l'armée de terre, tient notamment à ses projets pour la défense de notre pays. J'en veux pour preuve la LPM la plus ambitieuse depuis la fin de la guerre froide : aucune déflation des effectifs, aucune fermeture de casernes, un effort sur le maintien en condition, le plan Famille, la rénovation des bâtiments.
Je vous livre, parmi des dizaines et des dizaines, une anecdote me semblant la plus symbolique : par le passé, j'ai été projetée comme casque bleu au Liban en bateau parce qu'avait lieu une grosse relève de personnels et de matériels et en arrivant au port de Naqoura, une partie des véhicules n'a pas pu quitter le bateau. Nous nous étions souvent équipés avec nos deniers personnels mais nous n'avions pas vocation à venir avec notre caisse à outils. À une époque, il était interdit de faire du sport parce que les douches étaient pleines de salmonelle et insalubres. La dernière fois que j'ai tiré en 2017, c'était avec un pistolet automatique Mag50 – 50 désignant l'année 1950. C'est l'armée que j'ai connue. Il était donc grand temps d'agir.
La LPM 2109-2025 a été respectée à l'euro près et les retours des soldats sont positifs, qu'il s'agisse de l'équipement individuel ou du plan Famille. En tant que rapporteure pour avis au nom de la commission, chaque jour, j'ai veillé au grain et chaque jour, j'ai été fière de ce texte.
S'agissant des OPEX, vous êtes insincère : alors qu'elles étaient financées, de manière chronique, par la réserve de précaution, nous avons fait le choix de les budgéter. Par ailleurs, peu de gens avaient anticipé la guerre en Ukraine.
Quant à l'OTAN et aux nuances que vous avez introduites sur son rôle, lorsque l'on est sûr de ce qu'on est, on n'a pas peur de l'autre et du reste du monde. J'ai foi en l'Europe de la défense. À l'heure où le cyber, l'espace, le nucléaire, le radiologique, le chimique et le bactériologique sont les nouveaux terrains d'affrontement, il est primordial que les démocraties occidentales unissent leurs forces.
Pour ma part, je vous appelle à voter sans aucune réserve les crédits de la mission Défense.