… des moyens dérisoires pour relocaliser notre alimentation, pour encourager les circuits courts et les marchés de producteurs ou encore les cantines bio et locales alors même que le Gouvernement a échoué à remplir ses objectifs en matière de développement du bio. Quant aux moyens dédiés aux opérateurs de l'État, essentiels pour soutenir toute bifurcation, ils diminuent encore ! De 12 %. Cela signifie qu'il y aura encore moins de techniciens et d'ingénieurs de l'État, pourtant indispensables à la conduite d'une politique sérieuse !
Les rares augmentations de budget confirment là encore l'orientation productiviste et néolibérale du Gouvernement. Il prolonge ainsi d'une année supplémentaire un dispositif qui aurait déjà dû disparaître : les exonérations de cotisations sociales pour les employeurs agricoles pour les salaires inférieurs à 1,2 Smic. Toutes les études sérieuses et indépendantes le démontrent : c'est une gigantesque trappe à pauvreté pour les saisonniers qui voient leurs salaires plafonnés, même quand ils sont qualifiés et dotés de responsabilités. Cette mesure, qui plombe le budget de 427 millions d'euros, dit beaucoup du projet de ce gouvernement : laisser faire la concurrence internationale, s'y adapter toujours plus, par la baisse des salaires, cette même baisse des salaires qui empêchera les salariés d'acheter des produits locaux et de qualité.
Nous voulons un autre avenir pour notre agriculture, et c'est une question de volonté politique : des prix régulés et rémunérateurs pour nos producteurs, un développement massif et soutenu de la demande en produits locaux, une bifurcation agroécologique. Bref, c'est ce que vous ne faites pas dans votre budget mais c'est que nous ferons lorsque nous gouvernerons.