Elle doit être à nouveau créatrice d'emplois dignes tout en étant à même de préserver l'environnement et notre santé. Il revient à l'État d'en donner les moyens aux agriculteurs. Citons encore Edgard Pisani : « Nous devons enclencher une vaste bifurcation agroécologique et mettre au service de cela les moyens de l'État, de ses services déconcentrés, des organisations professionnelles comme la France avait su le faire après la seconde guerre mondiale. ». Oui, nous le devons, mais ce gouvernement comme le précédent se complaît à rester dans des logiques du XX
Nous en trouvons la preuve dans la façon dont notre pays applique la PAC : le versement des 9 milliards d'aides n'est lié ni aux revenus ni aux prix, ce qui ne règle en rien le problème de leur volatilité ; il dépend de la surface, ce qui favorise le capital foncier plutôt que le travail. Ces aides sont donc trop peu conditionnées sur le plan environnemental et social, à tel point que la Commission européenne a demandé à la France de revoir sa copie pour répondre aux objectifs du Green New Deal (GND). Nous aurions apprécié d'en débattre dans cet hémicycle, mais tout a été décidé par le Gouvernement avec Bruxelles.
Alors concentrons-nous sur le budget qui nous est proposé. Force est de constater qu'il n'est pas en mesure de soutenir la bifurcation agroécologique dont nous avons besoin, il en est même très loin. Il prévoit des moyens dérisoires pour soutenir une agriculture plus autonome, plus économe, moins consommatrice de machines, d'engrais, de pesticides et de concentrés alimentaires ;…