Le groupe LFI – NUPES soutient l'amendement en discussion. Nous avons longuement discuté du dispositif MaPrimeRénov' lors de l'examen en commission, et nous allons encore en parler abondamment dans l'hémicycle. Pour le moment, il est absolument dysfonctionnel. Il n'est pas fondé sur une véritable planification de la rénovation thermique du bâti mais sur une politique du chiffre. En 2021, plus de 700 000 primes ont été accordées, pour un montant de 2,8 milliards d'euros. Vous parliez de l'augmentation des crédits mais ils sont déjà significatifs. Mais cette politique a été menée n'importe comment, puisque 60 000 logements seulement ont fait l'objet d'une rénovation globale, la seule efficace. On ne connaît même pas la part de ces 60 000 logements qui étaient des passoires thermiques, elle est sans doute bien inférieure. Nous n'avançons donc pas assez vite vers l'objectif.
Monsieur Amiel, nous avons évoqué l'accompagnement à MaPrimeRénov' et nous allons discuter de MaPrimeRénov' Sérénité, qui concerne nos concitoyens les plus précaires, ceux qui ont le plus besoin d'être accompagnés. En effet, l'un des obstacles à la réussite du dispositif est la dématérialisation, que vous chérissez tant. Seulement, les gens se retrouvent devant leur ordinateur – quand ils en ont un – pour procéder à la demande d'aide à la rénovation de leur bâtiment, et ils sont complètement perdus. Un tiers des foyers les plus modestes ne disposent pas d'un ordinateur, ceux-là sont complètement bloqués. Beaucoup renoncent également parce que le reste à charge est trop important, qu'il leur faudrait souscrire un emprunt pour le payer, ce qu'ils ne peuvent évidemment pas se permettre.
Investissons davantage en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments. Il s'agit d'un défi majeur, si l'on considère la diminution des émissions en jeu. Je vous invite donc à voter cet amendement.