Au fond, ce débat que vous avez volé à la représentation nationale tourne autour d'une question centrale, celle de l'Ondam. Dis-moi quel Ondam tu présentes, je te dirai quel système de santé tu veux. Alors dites-nous, madame la Première ministre : l'objectif national de dépenses d'assurance maladie prend-il vraiment en compte la réalité de l'inflation ? La réponse est non. L'objectif national de dépenses d'assurance maladie prend-il vraiment en compte les profondes séquelles laissées par le Covid ? La réponse est non. Dites-nous quel est votre Ondam et nous vous dirons si vous avez la volonté d'éviter à notre système de santé l'effondrement qui le menace et dont le pays connaît tous les jours des symptômes. À cette question, la réponse est évidemment non.
Cet Ondam que vous décrivez comme historiquement haut est historiquement bas. C'est grave, docteur ? Oui, monsieur le ministre de la santé, c'est grave, car le budget de la sécurité sociale imposé sans débat tourne résolument le dos aux urgences sociales. Il ne prend pas en compte les conséquences de la pandémie ni les inégalités d'accès à la prévention et aux soins, lesquelles se sont creusées selon que l'on vit dans le Nord, dans le Sud ou dans les outre-mer. Être pauvre multiplie par 3,2 le risque de renoncement aux soins. Le contexte de pénurie de l'offre n'arrange rien.
À la lumière de ces réalités sociales, le vote des parlementaires du groupe GDR est sans ambiguïté. Vous refusez le débat et la délibération. Depuis 2017, par idéologie, vous refusez de mobiliser les moyens nécessaires pour réarmer notre système de santé. Vous multipliez les consultations – grand débat, Ségur et bientôt CNR – pour parvenir à un diagnostic connu de tous. Dès lors, par cohérence et par esprit de responsabilité, nous voterons la motion de censure présentée par les collègues de La France insoumise afin de voter contre votre budget de la sécurité sociale insuffisant et dont le débat a été escamoté.