En effet, les infrastructures de circulation et de transport à Mayotte sont ce que vous décrivez : ceux qui vont travailler le matin au centre de Mamoudzou, le chef-lieu, mettent quatre heures à l'aller et quatre heures au retour. En accord avec le président de la collectivité territoriale, avec le maire de Mamoudzou et le maire de Koungou, nous avons dépêché sur place une mission du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), afin de savoir exactement quels travaux réaliser tant en ce qui concerne les déviations que les routes elles-mêmes, et qu'il s'agisse de poursuivre le projet Caribus ou de construire un téléphérique horizontal. Nous attendons que la mission nous rende son rapport.
C'est un investissement prioritaire et les 10 millions d'euros que vous proposez n'ont pas à servir à cela ; il faut d'abord achever la réalisation du projet Caribus – c'est en bonne voie – et proposer des investissements très lourds et très sérieux qui s'inscriront, je l'espère, dans le prochain CCT – que nous rebaptiserons peut-être pour l'appeler comme partout ailleurs. À cette fin, nous avons entamé des discussions avec chaque président de collectivité et nous allons travailler avec les parlementaires pour tâcher d'aboutir en 2024. Nous entendons apporter une grande nouveauté : des prêts à soixante ans.
Nous veillons avec les collectivités à ce que les sommes débloquées par le Fonds européen de développement régional (Feder), dans certains secteurs, et par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) dans d'autres, soient consacrées à des investissements décidés en commun. Il y a l'apport des ministères, celui de la mission "Outre-mer" : nous devons prendre le temps de réfléchir à l'emploi de cet argent dans la nouvelle génération de CCT, à partir de 2024. Si nous n'avions pas décidé de reporter cette opération, nous aurions fait un grand pas en arrière sur la nature des investissements.
La totalité des investissements nécessaires outre-mer, ce sont plusieurs dizaines de milliards d'euros. Cette question doit donc faire l'objet, j'y insiste, d'une réflexion commune avec toutes les collectivités et tous les ministères concernés, pour aboutir à un plan complet.