J'imagine que vous connaissez tous l'AED, l'Agence européenne de défense, mais peu d'entre vous seraient en mesure de m'expliquer à quoi elle a été utile depuis sa création. C'est bien normal : il s'agit d'un énième machin européen dont l'objectif affiché est de renforcer la coopération européenne en matière de défense. En fait, cette agence ne sert pas à grand-chose. On a bien vu, en évoquant le couple franco-allemand, que l'ambition européenne résidait plutôt dans le parapluie de l'Otan. Ajoutons que les intérêts de la France, notamment ceux de son industrie militaire, n'ont pas souvent été correctement défendus.
On peut continuer comme cela avec la prévalence du bouclier américain, les intérêts nationaux divergents, des différences stratégiques – je ne suis pas seul à parler de cela : les rapporteurs issus de tous les groupes de l'hémicycle ont fait les mêmes constats dans leurs rapports respectifs.
Nous pouvons en tout cas récupérer un budget de 7,5 millions d'euros. On ne va tout de même pas continuer à financer un outil qui n'a vraiment pas beaucoup servi depuis dix-huit ans. On pourrait par exemple allouer cette somme et l'orienter vers le service national universel. Je pense, madame la secrétaire d'État en charge du service national universel, à un SNU digne de ce nom, qui soit un vrai service et qui concerne toute une génération et une classe d'âge. Évidemment, 7,5 millions d'euros n'y suffiraient pas, mais cet abondement serait utile pour créer un véritable service national patriote au cours duquel on apprendrait les valeurs de la France et l'amour de la patrie.