Celui-ci va être maintenu eu égard à la modestie de la somme demandée : 20 millions d'euros, c'est assez peu, presque l'épaisseur du trait.
Chers collègues, nous avons applaudi les soignantes et les soignants lors de la première vague du covid-19. Nous avons admiré le SSA lorsqu'il a permis de soulager des services d'urgences saturés ; nous l'admirons lorsque ses travaux font avancer la recherche médicale – et c'est plus souvent qu'on ne le croit – et quand la mobilisation urgente de ses moyens permet de sauver la vie d'un blessé.
Mais nous avons dû retenir notre souffle en voyant que ses moyens n'étaient manifestement pas taillés pour lui permettre de faire face à une crise majeure et par conséquent à un conflit grave. Nous avons aussi dû retenir notre souffle quand il est devenu irréfutable que les années d'austérité avaient ramené le service à l'os et qu'il ne pouvait pas non plus accompagner comme il le faudrait tous les blessés de nos armées, notamment les blessés psychiques.
Les moins oublieux – peut-être en étiez-vous, monsieur le ministre – se sont aussi souvenus que les gouvernements successifs avaient bradé le patrimoine immobilier et nourri la spéculation – je pense, par exemple, à la vente de l'hôpital du Val-de-Grâce.
Malgré cela, les personnels du SSA font quand même partie des exclus du Ségur de la santé. Malgré cela, le SSA continue à supporter l'austérité – peut-être plus pour longtemps. Malgré cela, les blessés, notamment psychiques, ne peuvent pas bénéficier pleinement du soutien et de l'accompagnement auquel leur sacrifice leur donne indubitablement droit.
Compte tenu de la modestie de la somme demandée – 20 millions d'euros –, le Gouvernement a les moyens de lever le gage. Par son adoption, mes chers collègues, nous manifesterions collectivement notre reconnaissance à l'égard de celles et ceux qui s'exposent et qui sauvent des vies. La cause le justifie pleinement.