Merci, madame le président. Monsieur le ministre, mes chers collègues, vous savez l'attention que je porte à ce programme Scaf. Comme l'a dit M. le ministre, cette coopération n'a de sens qu'à condition que le Scaf réponde à nos besoins opérationnels, qu'il ne nous coûte pas plus cher que si nous le faisions seuls, qu'il n'aboutisse pas au pillage de certains de nos actifs stratégiques et que nous soyons garantis durablement à l'égard du grand export. Voilà quelles doivent être les lignes rouges de la France.
Cela étant posé, souvenons-nous premièrement que nos amis allemands sont au cœur de l'Europe. C'est la géographie qui commande : la sécurité de l'Europe ne se bâtira pas contre l'Allemagne. Deuxièmement, il est de bonne diplomatie que ce ne soit pas la France qui prenne l'initiative de mettre éventuellement fin à cette coopération. Nous devons poser nos lignes rouges, et ensuite, c'est à nos partenaires allemands de dire s'ils sont prêts à les respecter. Troisièmement, tous ceux d'entre nous qui sont membres de la commission de la défense ont entendu le général Stéphane Mille, qui évoquait les missiles antiradars et plaidait pour une accélération du projet – lequel constitue probablement une des briques du Scaf – en le lançant dès maintenant. Si le Scaf se fait, tant mieux, sinon, on récupérera cette brique pour les missiles antiradars dont nous avons besoin.
Pour moi, cet amendement n'est ni de bonne géostratégie, ni de bonne diplomatie, et il traduit une mauvaise compréhension des intérêts militaires. C'est pourquoi notre groupe s'y opposera.