Je vous citerai quelques-uns des nombreux titres à la une des journaux au sujet du couple franco-allemand : « Une défense européenne, américaine ou teutonne ? », « Superavions sans ailes, chars embourbés, hélicoptères crashés, patrouilleurs coulés »… Je pourrais continuer longtemps. Notez que c'est ce qu'on lit dans la presse ; ce ne sont pas mes termes ni ceux d'un autre député du Rassemblement national. Vous voyez très bien, monsieur le ministre, où je veux en venir.
L'objet de cet amendement est le fameux programme Scaf, cet avion du futur sans avenir – chose plutôt étonnante. De fait, il est mort-né : on nous l'a annoncé politiquement en 2017 ; nous sommes en 2022 ; hier, pour des raisons de cosmétique diplomatique que tout le monde comprendra, on nous a dit qu'on commençait à être d'accord sur la répartition des tâches entre Dassault, qui est le partenaire français, et le partenaire allemand. À ce rythme-là, on ne l'aura pas demain, cet avion.
Plutôt que de s'accrocher à une vieille lune, à un couple franco-allemand dont la France veut tandis qu'apparemment l'Allemagne n'en veut pas, elle qui achète des avions américains au lieu d'investir dans l'avion commun, nous voudrions que cet argent soit investi dans un avion français, qui corresponde aux intérêts français. Cessons de chasser des licornes à des fins politiques et idéologiques, quitte à utiliser l'argent public de manière inappropriée et à mettre en danger notre défense nationale !