« La défense ! C'est la première raison d'être de l'État. Il n'y peut manquer sans se détruire lui-même. » Si je cite ces mots du général de Gaulle qui ornent les murs de notre commission de la défense, c'est pour souligner le caractère essentiel, vital même, de ce budget. Rien de sérieux ne se bâtit sans la sécurité extérieure. C'est à l'ombre des épées que se construisent la sérénité et la prospérité des nations. Jusqu'à aujourd'hui, seuls les plus lucides avaient conscience que les dividendes de la paix n'étaient que des chèques en bois tirés sur la fragilité de nos illusions.
La guerre est de retour en Europe. Avec l'Ukraine, nul ne pourra plus dire qu'il ne savait pas. Diktat des traités, dénonciation vengeresse de l'Occident collectif, question des nationalités : ces mots rappellent étrangement la montée des périls des années trente et singulièrement celui de notre Europe fracturée par les conséquences de la guerre civile européenne. Il est plus tard que nous ne le croyions…
En conscience, chacun de nous doit se poser la seule question qui vaille : sommes-nous certains de n'être pas les Daladier de 2022 ?