Pour en revenir à la question du numérique, si je ne nie pas les efforts consentis dans ce projet de budget, reconnaissez tout de même la difficulté de la situation. Puisque chacun relate les visites qu'il effectue sur le terrain, je précise que j'ai eu l'occasion, dans le cadre du Beauvau de la sécurité, de visiter plusieurs brigades de gendarmerie et commissariats de police. J'ai pu constater que les enquêteurs perdent un temps infini à numériser des dossiers ou à les photocopier en trois exemplaires pour respecter la procédure pénale, à tel point que des gendarmes consacrent parfois toute leur journée à faire des photocopies. Il y a donc un réel problème de numérisation des procédures et d'efficacité des logiciels au sein des ministères de la justice et de l'intérieur. Nous le traiterons en partie dans le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur qui sera examiné dans les semaines à venir.
Les plus anciens d'entre nous, dont je ne fais pas partie, se souviennent que le ministère des armées s'est heurté, il y a quelques années, à de grandes difficultés lors du déploiement du fameux logiciel Louvois – logiciel unique à vocation interarmées de la solde –, dont les dysfonctionnements avaient empêché les militaires d'être rémunérés et de toucher leurs soldes. Puisque le Gouvernement compte maintenant un ministre de la transformation et de la fonction publiques, ainsi qu'un ministre délégué chargé de la transition numérique, peut-être pourrions-nous envisager de monter une filière d'informaticiens d'État qui centraliserait les actions.