Intervention de Jérôme Guedj

Séance en hémicycle du mercredi 26 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 — Article 34 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Guedj :

Il s'agit de corriger le défaut que j'évoquais tout à l'heure. En effet, monsieur le ministre, vous ne vous appuyez que sur les équipes médico-sociales APA, du département, pour identifier les personnes qui se verront proposer ces deux heures consacrées au lien social. Or, si l'on veut lutter contre l'isolement et repérer les personnes fragiles, on ne peut pas négliger l'écosystème des acteurs concernés : les associations – vous venez d'en parler –, les bailleurs sociaux – je pense notamment aux gardiens d'immeuble – et les CCAS, qui, lors de la crise du covid-19, ont développé le fameux « aller vers » les publics fragiles. Pourtant, ces acteurs-là ne bénéficient pour l'instant d'aucun financement public dans le cadre de cette mission.

Dans une certaine mesure, cet amendement est d'appel. Je souhaite en effet que vous nous indiquiez comment vous entendez inclure ces acteurs dans une politique pérenne et ambitieuse de lutte contre l'isolement – et, en la matière, pardon de vous le dire, quelques propositions sont déjà sur la table, dont très peu, hélas ! ont été mises en œuvre. Ils souhaitent être partie prenante de cette politique.

Votre prédécesseure, Mme Bourguignon, a créé un comité stratégique de lutte contre l'isolement, une feuille de route a été présentée en mai, mais aucun financement spécifique n'a été prévu. Vous proposez d'allouer à cette politique 230 millions d'euros, et c'est bien, mais seulement à partir de 2024 car vous devez négocier avec les départements. Ne croyez-vous pas possible de dégager dès à présent une enveloppe, sinon aussi importante, du moins significative – et, si tel est le cas, quel en serait le montant ? – pour mobiliser l'ensemble de ces acteurs : CCAS, bailleurs sociaux et tissu associatif ?

La mesure cible des personnes déjà en perte d'autonomie, puisqu'elles bénéficient de l'APA. Or, si l'on veut repérer les fragilités et lutter contre l'isolement, il faut s'adresser également aux personnes qui relèvent des GIR 5 et 6, ou qui ne relèvent d'aucun GIR, et dont certaines auraient également besoin de cet accompagnement.

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