Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mercredi 26 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 — Article 34 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Les besoins sont immenses ; la société en prend chaque jour davantage conscience. Effectivement, on peut regretter que la volonté politique en la matière, depuis des années maintenant, soit riquiqui : on nous a promis une grande loi sur le grand âge et l'autonomie en 2017, puis en 2018, puis en 2019, puis en 2020, puis en 2021. On ne peut pas dire qu'on nous ait promis grand-chose en 2022 ; on ne sait pas si cela viendra un jour. Au moins ce projet de loi contient-il quelques mesures.

Le besoin de lien est évident. Cette mesure dont, comme l'a dit Jérôme Guedj, l'origine est mystérieuse, peut constituer un élément de réponse partiel.

Cela suppose néanmoins que l'on réfléchisse aux métiers du lien, qui sont de véritables métiers : pour bien employer ces deux heures consacrées au lien social, il faut avoir suivi une formation, avoir acquis un savoir-faire… Toute une mécanique doit donc être mise en œuvre.

Deuxièmement, cette disposition ne doit pas nous faire oublier la nécessité d'améliorer les conditions de travail des accompagnants et des accompagnantes dans le cadre de leurs autres missions. En effet, beaucoup d'entre eux et, surtout, beaucoup d'entre elles – puisqu'il s'agit le plus souvent de femmes – se plaignent de ne pas pouvoir consacrer suffisamment de temps au lien social précisément et d'en être souvent réduits à produire des actes. À cet égard, la mesure que vous nous proposez ne s'inscrit pas suffisamment dans la conception d'ensemble que l'on peut se faire du métier.

L'article 34 permettra, dites-vous, de corriger un peu les effets du temps partiel subi. Peut-être, de manière collatérale, mais cela ne sera pas suffisant. Nous proposons, quant à nous, un véritable statut unique des métiers du lien.

Pour conclure, trois questions. Pourquoi attendre janvier 2024 ? Pourquoi les bénéficiaires de la PCH n'ont-ils pas été inclus dans le dispositif ? Enfin, quel sera le nombre des personnes concernées ?

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