Nous retrouver ici dans ces circonstances, après qu'au quatrième des vingt-six articles du projet de loi de finances, sans aucune menace d'obstruction, vous avez interrompu les débats de cette assemblée historiquement constituée pour consentir à l'impôt, c'est un lourd échec.
Votre décision consiste moins dans l'application mécanique de la Constitution et des lois organiques régissant un parlementarisme rationalisé – cela, nous pourrions ne pas vous le reprocher – qu'elle ne revient à l'aveu accablant que vous ne croyez pas à la possibilité du compromis, du débat, du pluralisme, à la diversité des opinions, que vous ne tirez en définitive aucune conséquence du résultat des élections législatives, autrement dit de votre isolement. Votre duplicité éclate au grand jour ! Avec vous, le débat parlementaire oscille entre « cause toujours » et « marche à l'ombre ». Vous avez essentiellement repris les amendements de votre majorité, concédant quelques hochets aux oppositions ; vous ne souhaitez d'accord qu'avec vous-mêmes, de texte que le vôtre. Vous prônez le dialogue et ne pratiquez que le monologue. Voilà la vérité !