Intervention de Jean-Paul Mattei

Séance en hémicycle du lundi 24 octobre 2022 à 16h00
Motions de censure — Discussion commune et votes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Mattei :

…nous souhaitons défendre et renouveler le modèle agricole français, par exemple en indexant sur l'inflation la déduction pour épargne de précaution créée en 2019, ou encore en prolongeant d'un an le crédit d'impôt pour les exploitations certifiées de haute valeur environnementale. À l'initiative des députés Démocrates et de nos collègues de la majorité, l'Assemblée a également adopté une hausse du plafond sous lequel s'applique l'exonération de 75 % des droits de mutation à titre gratuit des biens faisant l'objet d'un bail rural à long terme. Cette mesure tend à aider les agriculteurs à mieux transmettre leurs terres à leur famille, pour ne pas avoir à les céder à des sociétés, parfois étrangères, qui font monter le prix du foncier, allant jusqu'à remettre en question notre souveraineté alimentaire. Nous serons à vos côtés, et aux côtés du ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, pour écrire la future loi d'orientation et d'avenir agricole annoncée par le Président de la République.

Nous sommes aussi satisfaits d'avoir, en conjonction avec nos partenaires de la majorité, instauré un filet de sécurité pour toutes les collectivités qui se trouveraient fragilisées par la hausse des prix de l'énergie. À ce dispositif s'ajoute une hausse exceptionnelle de 320 millions d'euros de la DGF : force est de reconnaître qu'en ces temps troublés, la majorité présidentielle accompagne bien nos collectivités.

En fait, à travers ce budget et ceux qui suivront au cours de la législature, nous voulons, avec vous, madame la Première ministre, et votre gouvernement, défendre deux axes.

Tout d'abord, protéger les Français et garantir leur avenir ; le préparer, les rassurer aussi pour qu'ils retrouvent une confiance qui, depuis longtemps maintenant, s'étiole. Face aux multiples crises que nous traversons – après le covid-19, la guerre en Ukraine, chez nous, en Europe, la crise énergétique, l'inflation –, ils demandent à juste titre la protection de l'État, et attendent, nous semble-t-il, des signaux clairs : une solidarité à l'égard des plus faibles, de la bienveillance pour les aider à avancer, un soutien. Une liberté, aussi : celle d'entreprendre, qui permet l'émergence de tous les talents et offre à chacun la possibilité de vivre de son travail. Ils attendent la liberté qui les émancipera et en fera des citoyens actifs dans la société.

En second lieu, nous cherchons à construire un pays souverain, c'est-à-dire un pays qui garantit sa liberté – souveraineté alimentaire, souveraineté énergétique, souveraineté économique –, mais qui attire également les talents, les capitaux, les entreprises, celles qui créent des emplois et de la richesse pour assurer la solidarité. C'est peut-être sur ce sujet, madame la Première ministre, monsieur le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, que nous aimerions avancer davantage.

À nos yeux, le taux de prélèvements obligatoires ne saurait être l'alpha et l'oméga de notre politique.

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