Avec deux 49.3 en deux jours, dès les premières discussions, ce mandat à peine commencé a déjà pris les allures d'une fin de règne. Une minorité présidentielle en plein doute, un exécutif barricadé dans ses certitudes, un gouvernement qui considère toute concession comme une capitulation, et plus généralement un régime qui n'a pas compris que quelque chose s'était passé il y a quatre mois : force est de constater que le pouvoir refuse toujours d'admettre qu'il a été institutionnellement invité à changer sinon de nature, du moins de comportement. Voilà la triste épopée solitaire d'un gouvernement usé avant d'avoir servi.
Nous sommes navrés de ne pouvoir poursuivre la discussion parlementaire et de nous voir privés du droit d'amendement sur des textes que nous avions à cœur d'améliorer, conscients des devoirs immenses que nous a confiés le peuple de France le 19 juin 2022. Face à la décision du Gouvernement de couper court à toute discussion parlementaire, notre attitude responsable demeure intacte. Nous avons montré, au début de la législature, que nous n'envisagions pas les capacités de censure parlementaire comme un jeu, une posture politicienne ou un élément de communication. La situation du pays est trop grave pour s'adonner à ce genre d'exercice incivique – nos concitoyens, à juste titre, ne comprendraient pas. Si le groupe Rassemblement national a décidé de proposer à la représentation nationale la censure du Gouvernement, ce n'est ni par plaisir ni par esprit d'opposition,…