Face à la hausse des prix, le recours aux banques alimentaires est en constante augmentation. Si les étudiants sont parmi les plus concernés par la précarité alimentaire, plus de 11 % des adultes connaissent une situation d'insécurité alimentaire. Selon une enquête réalisée sous l'égide de la Fédération française des banques alimentaires en 2020, l'alimentation est, après le loyer et les factures d'eau et d'énergie, le troisième poste de dépenses pour les personnes accueillies dans le réseau des banques alimentaires. Ce poste de dépenses est aussi, bien souvent, celui de l'ajustement des dépenses et, face à l'augmentation des dépenses contraintes, les Français en viennent massivement à une alimentation de mauvaise qualité.
Le montant de 117 millions d'euros consacré à l'aide alimentaire est en forte augmentation et nous nous en réjouissons, mais nous nous interrogeons sur l'usage qui en sera fait. L'aide alimentaire ne doit pas s'instituer, elle doit rester une réponse aux situations d'urgence. Pourtant, à défaut de répondre plus globalement aux enjeux de l'alimentation, vous semblez vouloir la pérenniser. La souveraineté alimentaire, la politique de lutte contre l'augmentation des prix ou l'égal accès à une alimentation variée de bonne qualité sur tout le territoire, voilà qui constitue une politique forte. Nous connaissons votre opinion sur notre proposition visant à supprimer la TVA sur un panier de cent produits de première nécessité, proposition qui nous paraissait pourtant pertinente car nous estimons que la précarité alimentaire pour être limitée grâce à un effort sur les prix. L'argent finançant votre politique d'aide alimentaire sera-t-il une béquille comme l'est le chèque alimentaire, sera-t-il dépensé au bénéfice de quelques-uns ou au bénéfice de tous ?