Dans le cadre de l'élaboration de notre rapport spécial sur les crédits de la mission Outre-mer, Karine Lebon et moi-même avons auditionné ce matin Mme Isabelle Richard et M. Marc Demulsant, cadres de la direction générale des outre-mer (DGOM). Nous avons notamment abordé un sujet qui nous tient particulièrement à cœur : la vie chère dans les outre-mer. Il s'agit d'un problème structurel, qui ne fait qu'empirer du fait du contexte géopolitique et de ses répercussions sur l'économie, notamment l'inflation et la crise énergétique. Pour bon nombre de nos compatriotes ultramarins, accéder aux produits de première nécessité est devenu un combat de tous les jours.
Dans ce contexte, Karine Lebon a présenté un amendement tendant à réduire le taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion et à Saint-Martin. Cette mesure serait de nature à redonner immédiatement du pouvoir d'achat aux habitants de ces territoires, qui subissent davantage les externalités négatives de l'inflation. Quelle est votre position de principe sur cet amendement ? Lors de l'audition de la DGOM, nous avons eu le sentiment que l'État ne souhaitait pas s'engager dans cette voie, sous prétexte qu'il revenait plutôt aux collectivités concernées, notamment à la Guadeloupe, de réduire le taux de l'octroi de mer sur ces produits de première nécessité – passant sous silence que cela fragiliserait davantage encore leurs finances.
Ma deuxième question porte sur la réintégration du personnel hospitalier suspendu. Lors de votre déplacement en Guadeloupe, vous avez rencontré une délégation du collectif. D'après les informations que je viens de recevoir, il y a en ce moment même quelques tensions au centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre ; la police est présente sur place. Les soignants suspendus attendent une réponse depuis plus d'un an. Il n'y a pas d'écoute concernant leur réintégration.
Je sais que vous êtes animé d'une certaine volonté. À d'autres niveaux, malheureusement, on ne donne peut-être pas suite. Je réaffirme que nous sommes favorables à cette réintégration, le plus rapidement possible, parce que ce sont des familles qui souffrent : certaines ont perdu leur logement ; d'autres n'ont pas pu accompagner leurs enfants dans le cadre de leurs études. En tant que députés, nous sommes interpellés régulièrement. Pourriez-vous nous faire part d'une avancée favorable concernant cette demande de réintégration du personnel suspendu, qui est quelque peu oublié ?