Un mois après l'audition de M. Rioux, directeur général de l'AFD, notre commission est de nouveau appelée à se pencher sur la thématique de l'aide au développement. Le Gouvernement nous demande d'augmenter son montant à plus de 8 milliards d'euros immédiatement disponibles sous la forme d'autorisations d'engagement.
Nombreuses sont les questions qui restent sans réponse. Pourquoi l'aide au développement n'est-elle pas rattachée à un ministère soumis à des exigences de transparence ? Comment s'assurer que les pays aidés ne détournent pas une partie des financements ? Pourquoi n'y a-t-il aucun contrôle, aucun bilan des actions menées ? Au nom de quoi devrait-on accepter que l'État dépense plus pour les étrangers, au moment même où les Français souffrent d'une crise de l'énergie sans précédent ? Pourquoi aider des pays qui refusent de coopérer avec la France sur d'autres dossiers, notamment sur le dossier migratoire ? Et que dire du versement de cette aide à des pays que l'on ne peut plus considérer comme étant en voie de développement ? Nous avons ainsi versé une aide de 140 millions d'euros à la Chine en 2020 ! Ce n'est pas sérieux. On dilapide l'argent des Français au moment où ils en ont le plus besoin. Ces aides sont un gouffre financier. D'ailleurs, la Cour des comptes critique les objectifs peu réalistes, trop nombreux et pas assez hiérarchisés de l'aide au développement.
Les crédits de la mission Aide publique au développement augmenteraient spectaculairement de plus de 1 milliard d'euros par rapport à l'année précédente, au moment même où nos concitoyens ne sont pas assurés de passer l'hiver au chaud ! Notre groupe politique s'interroge sur le sens des priorités de l'exécutif.
Le Rassemblement national considère comme louable la volonté d'améliorer les conditions de vie des étrangers si leur pays est pauvre, mais pas lorsque celles des Français se détériorent et qu'il est urgent de les améliorer. De surcroît, le contexte géopolitique défavorable provoque un fort ressentiment à l'égard des pays occidentaux, en particulier en Afrique envers la France, et des répercussions négatives sur l'image de notre pays à l'international.
J'appelle en outre votre attention sur le fait que les crédits de cette mission ne représentent qu'une partie du montant total de l'aide française. Celle-ci s'élevait l'année dernière, selon l'OCDE, à plus de 15 milliards de dollars, dont seulement 42 % étaient distribués par l'AFD. N'oublions pas enfin que les projets aidés bénéficieront toujours d'autres financements, notamment européens, auxquels la France contribue déjà généreusement, comme nous l'avons vu lors de l'examen pour avis de l'article 25 du PLF.
Pour toutes ces raisons, le groupe Rassemblement national votera contre l'augmentation des crédits de la mission Aide publique au développement.