Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du mercredi 12 octobre 2022 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Si je devais résumer cette réunion, je dirais que nous payons toujours plus pour une politique catastrophique que nous ne maîtrisons même pas.

J'avoue ne pas comprendre comment on peut arriver à de telles dépenses sans le moindre contrôle. La contribution nette de la France était de 1 milliard d'euros en 2000, de 4,3 milliards d'euros quand Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, elle a atteint 9,4 milliards en 2020 et elle pourrait être de 31 milliards en 2027, selon les prévisions. Cela veut dire, comme le soulignait notre collègue socialiste, que nous contribuons pour une somme quasiment deux fois supérieure à celle que nous recevons. La générosité est quelque chose de très sympathique, mais je croyais que nous étions à l'euro près. Vous lancez une réforme des retraites dans le but d'économiser 7 milliards, mais vous en donnez 10 chaque année à l'Union européenne.

Si c'était pour une bonne politique, à la rigueur, pourquoi pas, mais non : c'est pour signer des accords de libre-échange catastrophiques pour nous, dont le dernier en date, avec la Nouvelle-Zélande, a été négocié dans l'opacité la plus totale. La politique énergétique est, elle aussi, absolument dramatique – on voit, du reste, où elle nous a menés –, avec des subventions permanentes aux éoliennes, ce qui est une hérésie, et une lutte contre le nucléaire. L'Union finance également les délocalisations vers les pays de l'Est. En effet, ces États, auxquels nous versons des crédits, subventionnent des entreprises pour qu'elles installent leurs usines sur leur territoire. Autrement dit, les impôts des Français servent à attirer leurs emplois dans d'autres pays. Je ne parle même pas des milliards d'euros versés directement à M. Erdogan, sans aucun contrôle de la France, ou de la faiblesse de l'Union vis-à-vis des États-Unis lors de la négociation de l'accord relatif aux données et vis-à-vis de la Chine.

Pour toutes ces raisons, et aussi incroyable que cela semble, la politique qui est conduite n'est pas européenne. De surcroît, nous maîtrisons de moins en moins ce qui se passe. Le président Macron fait de la figuration. Dans l'affaire des rabais, nous nous sommes fait escroquer. Il a très mal négocié le plan de relance, car sans accord sur les ressources propres, la part des États est calculée en proportion de la contribution au budget, ce qui veut dire que ce plan à 40 milliards va nous en coûter 70. Mme Thillaye parlait de la visibilité de l'Europe ; eh bien, mettez dans les logos ce que tout cela va coûter aux Français !

Le président du Conseil européen a disparu, c'est Mme von der Leyen qui s'exprime au nom des peuples, alors qu'elle n'a aucun mandat en ce sens, et M. Macron la laisse faire. Qui plus est, elle est soupçonnée de collusion avec les laboratoires pharmaceutiques. Or elle refuse d'obéir à la demande de la Cour des comptes européenne de publier les SMS qui la lient au président de Pfizer. Dans le même temps, la Commission lance des oukases contre certains pays. Je ne défends pas la Hongrie, mais si le ministre de la justice de cet État était mis en examen chez lui, je pense que l'on entendrait beaucoup les eurocrates. Il est vrai que la France n'a pas beaucoup de leçons à donner avec M. Kohler et M. Dupond-Moretti… Quoi qu'il en soit, on voit bien que les positions de l'Union européenne sont purement politiques. Ce qui s'est passé après les résultats des élections en Italie en témoigne également.

En un mot, je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais vous allez voter près de 10 milliards d'euros de contributions nettes à une politique qui fait du mal à la France et qui n'est pas maîtrisée, alors même que vous demandez toujours plus de sacrifices à nos concitoyens.

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