Malgré les 24,5 milliards du prélèvement sur recettes, nous continuons d'avoir de sérieux doutes quant à l'impact de l'Union européenne sur la vie des peuples.
La réforme de la politique agricole commune est une catastrophe complète : la nouvelle PAC n'aide pas nos agriculteurs à prendre le virage écologique, qui sera pourtant indispensable. Le manque d'ambition sociale et agro-environnementale de l'Union européenne – et de la France – dans ce domaine aura des répercussions catastrophiques à terme.
En matière de commerce international, l'Union européenne continue à promouvoir les accords de libre-échange à tout-va.
Le traité sur la charte de l'énergie promu par l'Union européenne est un danger pour l'écologie. Il faut le remiser au placard de l'histoire. Or cela n'avance pas. La preuve en est que l'État français est attaqué par une entreprise allemande du secteur photovoltaïque, qui refuse l'évolution des prix décidée par la France. C'est un véritable scandale. L'Union européenne est d'ailleurs sourde aux revendications des peuples à ce sujet : alors qu'un million de personnes ont signé une pétition visant à sortir de ce traité, personne à Bruxelles n'a accepté d'en débattre.
Il en va de même pour l'accord de libre-échange entre le Mexique et l'Union européenne : Bruxelles n'a pas entendu l'appel lancé par plus de 130 organisations de la société civile, qui expliquent clairement pourquoi cet accord sera nocif pour le climat, l'environnement, l'agriculture durable, les droits des travailleurs – et j'en passe.
Pour limiter les critiques, l'Union européenne s'est contentée de dévoiler, en juin, un plan selon lequel les futurs accords de libre-échange devraient respecter les conventions de l'Organisation internationale du travail et les accords de Paris. Les choses avancent un peu – encore heureux ! Mais mes collègues et moi-même ne comprenons pas pourquoi Bruxelles avait besoin d'une telle opération de communication, alors même que l'Union européenne a refusé de renégocier les accords en vigueur.
Outre le commerce, l'Union européenne se transforme en une forteresse militarisée : non seulement elle se protège contre les migrants avec Frontex – cet État dans l'État que nous voulons démanteler –, mais elle se prépare à faire la guerre. Nous ne cessons de répéter que lorsqu'une institution comme l'Union européenne n'est pas capable de parler d'une seule voix sur le plan diplomatique, elle ne pourra pas diriger correctement une armée. Les moyens réservés au matériel militaire devraient plutôt être consacrés à la diplomatie, à la culture et à la paix. Si nous investissions autant d'argent dans la paix que dans la guerre, peut-être aurions-nous plus d'espoir dans l'avenir.
En ce qui concerne la recherche de la paix, je ne peux pas ne pas évoquer l'accord avec le Maroc. La France, au sein de l'Union européenne, s'est acharnée à y intégrer le Sahara occidental. Les derniers jugements ont pourtant été clairs : le Sahara occidental n'est pas marocain et il va falloir se préparer à organiser l'interdiction de l'importation des produits issus du pillage des ressources sahraouies. L'Union européenne doit faire respecter le droit international – c'est le premier pas vers la paix.
Enfin, sur la forme, comment accepter que nous discutions d'un budget de près de 25 milliards en trois minutes en commission et en cinq minutes en séance, soit moitié moins de temps que les années précédentes ? Qui veut tuer le Parlement commence par réduire le temps de parole des parlementaires.
Pour toutes ces raisons, le groupe GDR, comme tous les ans, votera contre ce prélèvement sur recettes.