On avait imaginé un truc dingue, un appel d'offres ; et puis, tout d'un coup, on a décidé que la caisse d'assurance maladie serait le grand distributeur de médicaments et allait envoyer tout cela dans les pharmacies. Pendant deux ans, on a dit : « Merci, les pharmaciens, vous avez fait un boulot formidable », puis on leur a annoncé : « Non, non, les génériques, on s'en occupe. » Le Gouvernement nous a entendus pour une raison qui tient à la balance du commerce extérieur : on ne peut pas, d'un côté, verser des larmes de crocodile sur le fait que 85 % des médicaments sont fabriqués en dehors d'Europe et déplorer qu'il n'y ait plus d'industrie du médicament et, de l'autre, créer les conditions favorables à l'accélération de cette délocalisation.