Les chiffres sont éloquents. Le nombre de médecins diplômés à l'étranger s'installant en France a augmenté de 90 % en dix ans alors que nous refoulons près de 80 % de nos candidats en études de santé chaque année ! Pendant ce temps-là, 11 % de nos compatriotes vivent sans médecin traitant et 30 % résident dans des déserts médicaux – cherchez l'erreur. Notre système est devenu complètement fou !
Sur la question des déserts médicaux, justement, nous attendons du Gouvernement qu'il ne fasse pas aveuglément le choix de la coercition lorsqu'il s'agit d'envoyer les médecins en zone rurale. À la coercition, notre groupe préfère l'incitation. Il conviendrait ainsi d'assurer le conventionnement en secteur 2 pour l'installation des généralistes et des spécialistes en zones sous-dotées et de renforcer l'attractivité par une revalorisation de la permanence des soins, tout comme il faudrait le faire pour le personnel hospitalier. Rendez-vous compte : après les revalorisations du Ségur, une infirmière ne gagne que 1,07 euro brut par heure au titre des primes de nuit !