Cela fait des années que nous nous battons pour une véritable politique familiale, fondée sur l'incontournable rétablissement de l'universalité des allocations familiales. Mon collègue Bazin y reviendra. Or le Gouvernement n'a pas entendu notre appel : une fois de plus, nous sommes déçus. Le groupe Les Républicains ne peut accepter que les familles soient de nouveau les grandes oubliées et la variable d'ajustement de ce quinquennat – ça suffit !
Sur la question de la souveraineté économique, le Gouvernement, qui se vantait de son virage productif, a visiblement oublié le secteur de la santé. L'Emmanuel Macron de 2021 – le planificateur de France 2030 – a fermé boutique. Dans un contexte où l'inflation se double d'une fiscalité quasi punitive, les industriels de notre pays, petits et grands laboratoires, vont devoir subir des milliards d'euros de régulation. Ce n'est plus un frein, mais un coup d'arrêt pour l'innovation. Heureusement, le Gouvernement a fait marche arrière après les alertes des laboratoires, accompagnées du dépôt par notre groupe de nombreux amendements. En tant que député d'une région qui compte nombre d'acteurs de la chimie et de l'innovation médicale, je peux certifier que le présent texte fait pour eux l'effet d'un séisme. Il s'agit pourtant des filières stratégiques.
Puisque je parle de territoires, arrêtons d'agiter la décentralisation comme un chiffon rouge et organisons-la vraiment ! Je parle de celle qui permettra de décloisonner les villes et l'hôpital, en associant tous les acteurs ; de celle qui élaborera un schéma de rupture avec le développement de nouveaux territoires de santé ; de celle à qui l'État donnera enfin sa confiance ; de celle qui ira vers la création de tous nouveaux médecins-assistants de territoire ; de celle qui établira un nouveau maillage dans chaque territoire.
D'ailleurs, ce PLFSS n'apporte aucune réponse aux déserts médicaux. On nous rétorque sans cesse que le Gouvernement aurait déjà réglé le problème avec sa réforme des études de santé et sa fameuse suppression du numerus clausus – celui-ci a en réalité laissé place à un numerus apertus, dont nous ne voulons pas. Ce que nous souhaitons, c'est une suppression pure et simple du numerus clausus et un redoublement possible dès la première année de médecine. Nous voulons mettre fin à l'hérésie qui contraint nos étudiants recalés à accomplir leur cursus à l'étranger, notamment en Belgique, en Espagne ou en Roumanie, où des cours leur sont proposés en français. « En même temps », direz-vous, on ne cesse de recruter des médecins étrangers dans nos hôpitaux, faute de candidats.