Notre assemblée est appelée à s'exprimer au sujet du prélèvement sur recettes au profit de l'Union européenne, qui constitue un article à part dans la discussion, longue et bientôt ajournée par la grâce d'un 49.3, sur la première partie du projet de loi de finances pour 2023.
D'un montant total de 24,6 milliards d'euros, ce prélèvement sur recettes est en baisse par rapport à celui voté en loi de finances initiale l'année dernière ; mais il semble en réalité en deçà des attentes et surtout de la réalité des besoins. En effet, il n'intègre que partiellement les conséquences de la guerre en Ukraine ; en outre, il sous-évalue la réalité de l'inflation qui frappe nos économies. Il y a donc fort à parier qu'il sera revu à la hausse au cours de l'année 2023, dans le cadre d'une lettre rectificative, alors même que la part de la contribution française dans les recettes fiscales nettes de l'UE a été multipliée par deux en quarante ans.
Permettez-moi tout d'abord de vous faire part de la circonspection des députés du groupe Les Républicains vis-à-vis de ce prélèvement. Si nous ne remettons évidemment pas en cause son bien-fondé pour mener des politiques publiques fortes et incitatives sur notre continent, et si nous sommes évidemment conscients qu'exiger un retour sur investissement visant à faire de la France un pays bénéficiaire net entraînerait probablement la dislocation du projet européen, tant triompherait la politique du chacun pour soi au détriment d'une ambition commune, qui plus est de la part d'un pays fondateur de l'Union européenne,…