S'il porte sur des considérations financières et budgétaires importantes que nos collègues de la commission des finances et la rapporteure de la commission des affaires étrangères ont fort justement exposées, le débat qui nous réunit aujourd'hui nous oblige ou, du moins, devrait nous obliger. À chacun des débats annuels relatifs au prélèvement européen, nous ressentons tous – que nous soyons eurofervents ou eurosceptiques – une sorte de malaise. Ce malaise, indéfinissable à bien des égards, tient à une triple frustration.
Il tient d'abord à la frustration, déjà exprimée, du parlementaire. Celui-ci ne saurait se satisfaire de ce faux pouvoir qu'on lui concède ; un pouvoir de dire oui, qui n'est pas assorti du pouvoir de dire non. Selon les mots célèbres de Charles Perrault, ce faux pouvoir fait ressembler chacun de nous à « l'ombre d'un cocher qui, tenant l'ombre d'une brosse, nettoyait l'ombre d'un carrosse. »