Monsieur le rapporteur, je ne suis pas sûr de toujours partager votre philosophie, notamment les liens que vous avez établis entre l'immigration et l'APD, ainsi que votre critique concernant les dépenses vertes, que vous estimez trop importantes. Je rappelle qu'une dépense verte ne correspond pas forcément à un projet intégralement orienté vers le climat, mais la question environnementale peut en être l'un des avantages. Par exemple, de nombreux projets sur la gestion des déchets ou la dépollution combinent des enjeux de santé et d'environnement.
S'agissant de Maurice, je souhaite vous faire part de mon expérience personnelle. En 2018, j'ai travaillé à Madagascar pour un opérateur de l'État sur un projet de création d'une agence dédiée aux exportations, financée à hauteur de 3 millions d'euros par l'Union européenne (UE) et par la France pour le même montant. Pour le moment, le projet n'a pu débuter, faute d'expertise locale.
Je partage néanmoins votre préoccupation, comme d'autres ici, concernant l'annulation abrupte des crédits en ce début d'année. Le rétablissement des finances publiques doit s'anticiper et nous devons la prévisibilité aux acteurs publics. Les projets de l'AFD nécessitent d'employer des experts spécialisés, de nouer des relations avec les acteurs de terrain, de financer des études préliminaires. Certains ont dû être mis en pause ou abandonnés du jour au lendemain après la publication du décret, ce qui est très regrettable. Monsieur le ministre, comment pouvons-nous restructurer les dépenses d'APD et faire preuve de responsabilité budgétaire sans recourir aux coupes budgétaires d'urgence comme en ce début d'année ?