Le point le plus saillant de cette évaluation est effectivement la décision du 21 février dernier visant à annuler par décret 10 milliards d'euros de crédits au budget 2024, sans passer par un projet de loi de finances rectificative (PLFR).
En matière d'aide publique au développement, cela contribuera évidemment à nous éloigner de l'objectif d'atteindre 0,7 % du revenu national brut consacré à l'APD, considéré comme nécessaire depuis près de cinquante ans. Seuls des pays comme la Norvège, la Suède, le Danemark, le Luxembourg se situent régulièrement au-dessus de cette barre symbolique, alors que le Royaume-Uni et l'Allemagne tentent de se maintenir dans ce cercle restreint des pays altruistes et engagés.
La France est certes le cinquième contributeur en valeur derrière les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon. Pourtant, il existe des pistes sérieuses d'amélioration pour le montant de l'APD, mais aussi son pilotage. Comme vous, chers collègues, les commissaires aux affaires étrangères, dont je fais partie, déplorent que la commission d'évaluation prévue par la loi du 4 août 2021 n'ait pas encore été installée. Avec mes collègues du groupe des députés socialistes et apparentés, nous restons donc au rendez-vous, afin que l'aide publique au développement joue pleinement son rôle de solidarité et de réduction des inégalités mondiales.