Je regrette que l'équipe entière chargée des affaires étrangères ne soit pas présente au complet devant nous aujourd'hui. Monsieur Macron nous a montré depuis le début du génocide à Gaza qu'il prenait toutes les décisions et que vous deviez vous adapter, monsieur le ministre.
Les 750 millions d'euros d'économies sur l'APD annulent de facto toutes les hausses du PLF, qui n'offrait lui-même qu'un équilibrage sur l'inflation. Cette coupe budgétaire inédite, alors que vous aviez promis de réarmer la diplomatie française et que le Président de la République s'était engagé à augmenter les crédits de 22 % d'ici à 2027, représente un nouveau renoncement.
Vous avez renoncé à vos propres engagements et les ONG de solidarité internationale vous ont interpellé en ce sens. La loi qu'Emmanuel Macron a lui-même initiée et promulguée en août 2021 après son adoption à l'unanimité par l'Assemblée nationale garantissait l'investissement dans l'APD. Plus d'une cinquantaine d'organisations qui subiront de plein fouet ces coupes budgétaires dénoncent ce renoncement dans un communiqué de la coordination Sud de la solidarité internationale.
À propos de la traduction matérielle de vos renoncements idéologiques, il est clair que la diplomatie macroniste en l'Europe de l'Est au Moyen-Orient est une diplomatie de la guerre. Plus aucun travail stratégique de long terme n'est effectué par des professionnels de la diplomatie. Quand ils existent, ils sont rendus caducs par de trop nombreuses contradictions. Il n'y a là qu'une communication malsaine et vide, axée autour de la seule personne du Président de la République.
Avez-vous renoncé à la paix et à la solidarité internationale au profit de la guerre ? Comptez-vous continuer de trahir les valeurs de la France et son héritage diplomatique qui en faisait une des forces d'équilibre du camp occidental ? Par conséquent, envisagez-vous en toute logique de transférer le Quai d'Orsay au ministère de la défense ?