Intervention de Carole Delga

Réunion du mercredi 29 mai 2024 à 15h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Carole Delga, présidente du conseil régional d'Occitanie :

Madame la députée Stambach-Terrenoir, je vais clarifier mes propos pour éviter tout malentendu. Ce que j'ai indiqué à madame la rapporteure, c'est que je n'avais pas connaissance d'une étude produite par les services de l'État sur une alternative ferroviaire. En termes plus précis, je n'ai pas eu connaissance d'une étude réalisée par la DGITM sur cette question. Je tiens à rappeler que la région Midi-Pyrénées, comme la région Occitanie, a toujours été très performante sur la question du transport ferroviaire. Dès la présidence de Martin Malvy, nous avons considérablement renforcé notre direction des transports, en particulier notre direction du ferroviaire. En tant que présidente de région, j'ai la chance de collaborer avec des experts de très haut niveau dans le domaine des transports, et plus spécifiquement dans le transport ferroviaire. En 2008, Martin Malvy a présenté un plan rail de 820 millions d'euros, le plus grand plan de France à l'époque. Nous disposons en interne d'un niveau d'expertise reconnu nationalement et au niveau européen. Mes collaborateurs sont souvent sollicités à Bruxelles pour témoigner de notre expertise technique en matière ferroviaire. Lors de la présentation du plan rail en 2008, Martin Malvy avait mis en avant la portion de travaux depuis Toulouse-Saint-Sulpice et Castres, une voie en très grande fragilité. Je pourrais détailler tous les travaux effectués, y compris le doublement quasi total de cette portion. À l'époque, les experts de la région, de la direction des infrastructures ferroviaires, avaient déjà indiqué que le coût des travaux entre Saint-Sulpice et Castres-Mazamet était insupportable pour la région Midi-Pyrénées. Lorsque j'ai été élue présidente en 2016, nous avons organisé les états généraux du rail et de la mobilité. Nos deux premiers actes politiques ont été le plan Marshal l pour le BTP et les états généraux du rail et de l'intermodalité. Nous avons réalisé une actualisation exhaustive sur l'ensemble des treize départements de l'Occitanie pour améliorer le cadencement des trains. Il est important de noter que les retards des trains en France et en Occitanie ne sont pas dus à un manque de qualité du service, mais à des infrastructures défaillantes et vieillissantes.

Nous possédons l'un des réseaux ferroviaires les plus anciens et les moins entretenus d'Europe. Je rappelle que, depuis vingt ans, la France investit trois fois moins que l'Allemagne dans son réseau ferré, ce qui entraîne une dégradation du service. Les deux tiers des retards en Occitanie sont dus à des problèmes d'infrastructure. En 2016, lors des états généraux du rail et de l'intermodalité, nous avons réévalué les financements des travaux réalisés par mes prédécesseurs, Georges Frêche et Martin Malvy, et défini de nouvelles priorités. Malheureusement, le projet pour le Sud du Tarn, reliant Saint-Sulpice à Mazamet, n'a pas été retenu en raison des coûts exorbitants, insupportables pour la collectivité régionale. Depuis 2017, le Gouvernement n'a pas souhaité participer au plan rail de la région Occitanie, nous contraignant à financer à 100 % les réouvertures de lignes. Nous avons donc actualisé ces études, et les chiffres se sont à nouveau révélés être de plusieurs centaines de millions d'euros. En 2023, j'ai demandé à mes services de réactualiser les chiffres internes. Nous sommes désormais à un montant minimal, validé par la SNCF, de 1 milliard d'euros de travaux. Ces éléments vous ont été communiqués de manière détaillée, par écrit, dans ma lettre du 7 mars 2024, comme vous l'avez mentionné.

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