Intervention de Carole Delga

Réunion du mercredi 29 mai 2024 à 15h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Carole Delga, présidente du conseil régional d'Occitanie :

C'était l'objet de la réunion de travail que j'ai demandée au le ministère des transports pour examiner les dispositifs exacts du contrat de concession sur la fixation des tarifs de péage. Mon objectif est de garantir que les utilisateurs aux revenus modestes puissent bénéficier de tarifs de péage abordables. J'ai insisté à trois reprises par écrit, en plus de nombreuses demandes par texto et à l'oral, pour que nous puissions instaurer des tarifs de péage différenciés en fonction de la puissance des véhicules, celle-ci étant souvent corrélée à la capacité financière des usagers. Par exemple, un SUV pourrait être soumis à une taxation et donc à un péage plus élevé que d'autres véhicules. J'ai demandé que cette première réunion se tienne uniquement avec les services de l'État, sans la présence du concessionnaire, afin de bien comprendre le cadre juridique. Je préfère formuler des propositions réalisables plutôt que de faire des déclarations sans fondement. Il est essentiel de connaître le cadre juridique exact et de respecter la légalité des marchés publics et des appels d'offres pour envisager des tarifs différenciés. Cette piste est à discuter avec les services de l'État. Nous avons reçu une confirmation positive de cette réunion après notre troisième courrier, fin avril. Elle devrait se tenir dans les prochaines semaines, en fonction de l'agenda du ministre des transports et des présidents de collectivités locales.

En Occitanie, nous favorisons globalement les transports en commun, en priorité le transport ferroviaire. Cependant, lorsque l'infrastructure ferroviaire demande des investissements trop importants ou que le territoire n'est pas desservi par une voie ferrée, nous nous tournons vers les cars liO, ces fameux cars rouges à 2 euros. Nous souhaitons poursuivre une expérimentation menée à Grenoble sur des voies réservées pour les cars de moyenne et longue distance. Nous envisageons d'étendre cette expérimentation à l'étoile autoroutière toulousaine. Les études que nous avons financées montrent que cela est techniquement possible sur l'autoroute entre Toulouse et Albi, qui dessert également le Sud.

J'ai demandé à monsieur le préfet de région que les voies d'urgence de la métropole toulousaine soient réutilisées à d'autres fins, tout en restant réservées aux transports en commun et au covoiturage. Dans certains territoires ruraux, la voiture est la seule solution. Il est hors de question pour moi et ma majorité de stigmatiser ceux qui n'ont pas d'autre choix que de prendre la voiture. Pour ceux qui n'ont que ce choix, nous voulons proposer le covoiturage. Je rappelle que seules deux régions en France financent le covoiturage, dont la région Occitanie. Le coût du trajet en transports en commun y est de 2 euros maximum, et il s'agit de transport routier. J'ai donc demandé que ces voies réservées soient préservées, malgré l'avis contraire du président de la métropole toulousaine, qui souhaitait les utiliser à d'autres fins. J'ai entendu sa demande, mais j'estime que les priorités doivent être accordées au covoiturage et aux transports en commun, afin de lutter contre l'autosolisme.

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