Intervention de Carole Delga

Réunion du mercredi 29 mai 2024 à 15h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Carole Delga, présidente du conseil régional d'Occitanie :

Je vais répondre à madame Sylvie Ferrer. La question de l'enclavement concerne le temps de parcours allongé pour une même distance. Pour une distance d'environ quatre-vingt-dix kilomètres en Occitanie et en France, il faut entre cinquante-cinq minutes et une heure. Or, dans notre région, ce temps est d'au moins une heure vingt, et souvent, il atteint une heure trente. L'enclavement se traduit par des temps de parcours significativement plus élevés que dans d'autres territoires français ou d'Occitanie pour une distance équivalente. Sur votre circonscription, madame la députée, vous pourriez discuter avec les habitants de la Barousse, qui se réjouissent du prolongement de l'autoroute Toulouse-Tarbes, qui a permis d'aller jusqu'aux Mazères, à Gourdan-Polignan. Cette extension a amélioré la desserte de la vallée de la Barousse, apportant un bénéfice notable à la population locale. De plus, la réouverture de la ligne Montréjeau-Luchon ainsi que le prolongement de l'autoroute Pyrénées vers la vallée de Luchon ont été bénéfiques pour les habitants. La région Occitanie finance à 100 % cette réalisation ferroviaire, permettant la circulation des premiers trains à hydrogène de France, construits dans les Hautes-Pyrénées. Telle est ma définition de l'enclavement, un temps de parcours significativement plus élevé que d'autres parcours pour des Français ou en Occitanie pour un même nombre de kilomètres. Sur la gestion des flux en période de pointe, nous avons souligné la nécessité pour la région Occitanie de mener des études multimodales sur l'utilisation des voies réservées sur les autoroutes. Nous avons demandé que cette initiative nationale se développe en France, permettant aux transports en commun – comme les cars liO, j'y reviendrai – et aux voitures en covoiturage d'utiliser ces voies réservées pour éviter l'engorgement. Cette pratique, courante aux États-Unis et en Espagne, devrait également être adoptée en France. Par exemple, sur l'autoroute Toulouse-Albi, une section pourrait bénéficier d'une voie réservée pour les transports en commun et le covoiturage, favorisant le transport semi-collectif ou collectif et réduisant l'autosolisme. Nous développons ces solutions en Occitanie pour ceux qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture.

Quant à la question de l'aire urbaine toulousaine, je tiens à rappeler que nous collaborons également avec l'autorité des transports, dénommée Tisséo, afin de promouvoir une multimodalité intégrant la voiture, les lieux de stationnement et le métro. Ce dispositif est également prévu pour le Sud du Tarn. En Occitanie, dans chaque village, plus d'une personne sur deux bénéficie d'un service de transport en commun proposé par la région. Cela inclut notamment des cars liO dont le trajet coûte deux euros. La conciliation entre les aspects sociaux et écologiques est clairement mise en œuvre, avec l'utilisation de biocarburants à base de marc de raisin utilisés dans tout l'Est de la région. Par ailleurs, nous avons introduit les premiers bus rétrofités à hydrogène, grâce à l'entreprise Safra, située dans le Tarn.

Nous devons impérativement promouvoir les transports en commun. En tant que présidente de la région Occitanie, je tiens à rappeler mon engagement pour la conciliation de l'économie et de l'écologie, ainsi que du social et de l'écologie. Je peux affirmer que la région Occitanie est celle qui propose au plus grand nombre de communes des offres de transport en commun, financées à 100 % par la région. Concernant vos questions sur les manifestations des gilets jaunes ou celles survenues quatre jours après les attentats terroristes du 7 octobre 2023, je souhaite préciser que cette commission n'a pas vocation à devenir une tribune politique. Madame la députée, je vous propose d'aborder ces sujets en tête-à-tête. J'ai déjà proposé à plusieurs reprises de vous rencontrer, mais vous avez refusé. Je reste néanmoins disponible pour discuter de ces questions politiques. Cette commission d'enquête parlementaire porte sur le montage juridique et financier d'un projet d'autoroute. J'ai trop de respect pour la représentation nationale pour accepter qu'elle soit détournée en procès politicien.

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