Intervention de Sylvie Ferrer

Réunion du mercredi 29 mai 2024 à 15h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Ferrer :

Je souhaite revenir sur un argument fréquemment avancé par les porteurs de projets, à savoir le désenclavement. Cette notion, apparue pour la première fois en 1870, à l'époque du développement des axes de communication, vise à sortir un pays de l'isolement, sans voies de communication. Actuellement, nous ne sommes plus dans cette situation. Sur quels critères scientifiques reposez-vous votre affirmation pour décrire l'enclavement d'un territoire, et pourquoi, selon vous, le Sud du Tarn répond-il à ces critères ?

Un autre argument souvent repris par les élus défenseurs du projet est le gain de temps. En période de pointe, ce gain de temps pourrait être annulé par un effet d'entonnoir à l'arrivée sur les échangeurs de la rocade toulousaine. Vous avez rappelé l'accroissement du nombre d'habitants de Toulouse et de son agglomération, avec une augmentation allant jusqu'à 40 000 personnes par an en Occitanie. Êtes-vous certaine qu'il y aura un réel gain de temps en période de pointe, compte tenu également du coût estimé à près de 20 euros pour un aller-retour ?

Enfin, ma dernière question concerne les territoires ruraux. Vous avez mentionné une étude sur les difficultés des jeunes à accéder aux transports en milieu rural, mais cela concerne également d'autres populations. La mobilité dans les territoires ruraux représente un enjeu social et écologique majeur, car le transport est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France, et le seul à ne pas diminuer. En France, seuls 19 % des habitants des communes rurales affirment pouvoir choisir leur mode de transport.

Il est impératif de se pencher sur la question des transports en commun dans mon département, les Hautes-Pyrénées, ainsi que dans d'autres départements, où des difficultés similaires ont été rapportées. Le mouvement des gilets jaunes, rappelons-le, a émergé des zones rurales en raison du coût des transports pour les plus précaires. À ce sujet, madame Delga, vous aviez demandé, conjointement avec le maire de Toulouse, monsieur Moudenc, l'interdiction des manifestations des gilets jaunes. Ma question est la suivante alors que le Gouvernement annonce des coupes budgétaires de 341 millions d'euros pour les infrastructures et services de transport, ne pensez-vous pas qu'il serait pertinent de réorienter les investissements, actuellement destinés au développement de la voiture, vers les transports en commun et les mobilités actives ? Enfin, vous aviez exprimé votre accord sur l'interdiction des manifestations en soutien au peuple palestinien. Quelle est votre position concernant les manifestations visant à défendre les alternatives aux projets de l'autoroute A69 ?

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