Nous réfléchissons avec le CNC sur une certification ou une reconnaissance des compétences acquises. Lorsque j'ai proposé ma candidature à la présidence de cette association, j'ai insisté auprès des membres sur l'importance d'une formation spécifique pour notre métier, afin que nous soyons reconnus à notre juste valeur. Il est essentiel que ceux qui souhaitent exercer cette profession puissent accéder directement à ces formations, et non par défaut.
Ce métier naît souvent d'une passion et d'un désir profond. Il est également lié au monde du théâtre et du jeu, notamment pour les comédiens. Beaucoup d'entre nous ont fréquenté des écoles de théâtre et suivi des formations qui nous permettent de comprendre de l'intérieur ce que signifie passer un casting. Il est crucial d'être vigilants à cet égard. Dans ma salle de casting, je pense toujours à ce que ressent un acteur qui sort de chez lui, ayant appris un texte sans connaître grand-chose du film, et qui se demande ce qu'on attend de lui ce jour-là. Il est souvent stressé, il cherche du travail et une reconnaissance, et il est désireux de s'exprimer. Il est donc fondamental de prendre en compte ces éléments lorsqu'on les reçoit. Le cinéma, et peut-être d'autres types de castings, nous permettent, avec le temps et les ressources disponibles, d'organiser des rendez-vous d'environ quarante minutes. Cela nous donne le temps d'exposer nos attentes, de recevoir les acteurs et de travailler ensemble pour développer un échange fructueux, afin de pouvoir ensuite répondre aux attentes du réalisateur ou de la réalisatrice. Notre objectif est de ne pas laisser les actrices et acteurs quitter notre salle de casting frustrés, car ce métier, déjà très difficile, est source de frustration permanente. Ce travail est intime et chacun se découvre à travers lui. Il y a des aventuriers, mais par exemple je ne sais pas si des formations spécifiques existent pour devenir député. Dans notre métier, l'apprentissage se fait souvent par l'assistanat, sans formation formelle, mais avec un fort rapport culturel. Nous possédons une formation spécifique, que ce soit dans le jeu ou la réalisation, et c'est pour notre point de vue particulier que l'on fait appel à nous. Nous sommes consultés sur de nombreux aspects. À l'Arda, nous nous efforçons de filtrer les candidatures, car beaucoup de personnes, après avoir réalisé deux films, souhaitent intégrer notre association en tant que directeur ou directrice de casting. Cependant, cela ne fonctionne pas ainsi. Le processus est trop rapide pour mener une enquête approfondie auprès des professionnels et des agents sur le comportement des candidats lors des castings et des essais. Nous devons également interroger les comédiens sur leur expérience et la reconnaissance qu'ils obtiennent. Notre métier est à la fois technique et profondément humain, avec des enjeux artistiques importants. En tant qu'assistants, nous improvisons souvent, mais nous devenons confirmés lorsque les comédiens, les agents, les producteurs et les réalisateurs reconnaissent notre travail. Cela engendre parfois des frustrations au sein de l'association, mais nous devons maintenir notre exigence de qualité. Nous encourageons les aspirants à continuer de travailler et de s'exercer, car leurs compétences seront un jour reconnues, leur permettant ainsi d'intégrer l'Arda.