La différence entre les pratiques aux États-Unis, au Canada et en France réside principalement dans l'attention portée aux nudity riders qui doivent être signés quarante-huit heures à l'avance. Aux États-Unis, nous sommes en contact permanent avec les agents et les protocoles de plateau fermé sont bien mieux respectés qu'en France, en raison d'un rapport différent aux protocoles et à l'autorité. Dans cette structure hiérarchique, nous nous situons en dessous de la productrice exécutive ; nous jouons un rôle satellite, mais clairement identifié comme tel. Nous avons également plus de latitude pour dire à un réalisateur ou une réalisatrice : « Écoute, les limites du rider ne sont pas respectées, il faut changer. » Parfois, nous disposons de plus de temps pour des pratiques de l'ordre du coaching, bien que cela dépende des situations. En France, je travaille personnellement avec des preuves écrites. Nous n'avons pas d'annexes de contrat, sauf exception comme avec Split, en raison de la volonté d'Iris Brey, mais ce n'était pas légalement nécessaire. En revanche, j'écris en amont les limites des comédiens et comédiennes de manière très claire. Je mets en copie le réalisateur, les producteurs, les assistants à la mise en scène et les départements concernés, afin qu'il existe une preuve écrite des accords établis et que tout le monde soit en phase sur ce que l'on fait ou pas. Cela ne signifie pas qu'il ne peut pas y avoir de flexibilité en fonction du consentement de la personne. J'insiste sur le fait que le consentement peut être modifié jusqu'au moment du tournage. Nous trouvons des solutions, car un contrat sexuel est de toute façon illégal. Il est essentiel de comprendre qu'une annexe de nudité signée ne constitue pas une obligation de tourner la scène. Elle sert avant tout de protection pour les interprètes, leur évitant ainsi l'ajout de scènes imprévues à la dernière minute. Elle protège également la production, en leur permettant d'utiliser une doublure pour les actes que l'interprète, bien qu'ayant initialement accepté, ne souhaite plus réaliser. Toutefois, il ne s'agit en aucun cas d'une obligation d'achat. Je le rappelle aux producteurs et aux productrices : cette mesure vise à protéger les interprètes.