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Intervention de Stéphane Layani

Réunion du lundi 3 juin 2024 à 16h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Stéphane Layani, président-directeur général de la société d'économie mixte d'aménagement et de gestion du marché d'intérêt national de Rungis :

Rungis et les marchés de gros sont les seuls services publics alimentaires à la disposition de l'État. Quel que soit leur mode de gestion, ils ont d'abord pour objet de s'assurer de l'approvisionnement régulier et continu des agglomérations. Ils visent également à permettre le négoce et l'échange de produits alimentaires dans un cadre transparent et selon des conditions commerciales propres à un marché. Ils ont, enfin, pour finalité de créer des infrastructures indispensables à l'exercice de ces activités. Aujourd'hui, le MIN de Rungis assume l'ensemble de ces fonctions.

Nous pourrions améliorer les textes sur trois points.

Premièrement, il faudrait ouvrir l'UGAP aux grossistes. Ainsi, les intendants de la restauration collective dans les écoles, les hôpitaux, les crèches, les prisons, les maisons de retraite pourraient facilement se fournir en produits français, locaux, bio et de qualité sans avoir à lancer eux-mêmes des marchés publics. Un tel système serait simple et réglerait l'éternel problème du non-respect des quotas de produits de qualité imposés par la loi Egalim.

Deuxièmement, pour surmonter l'aporie qui caractérise le système de la contractualisation obligatoire entre producteurs et grande distribution, il conviendrait de rendre obligatoire le recours à un tiers de confiance, tel que les marchés de gros, pour certains aliments, notamment les produits frais – évidemment, les produits de l'industrie agroalimentaire tels que le Nutella et le Coca-Cola ne seraient pas concernés.

J'ai constaté hier, à la lecture du Journal du dimanche, que Renaud Dutreil et Michel Biero défendaient peu ou prou le même point de vue que le mien. Pourquoi, en effet, imposer une discussion bilatérale alors qu'il serait plus simple de permettre aux enseignes de la grande distribution d'acheter directement des produits frais auprès des agriculteurs sur les marchés de gros ? Cela redonnerait de la valeur aux produits, ce dont bénéficieraient les agriculteurs.

Troisièmement, nous défendons le projet Agoralim, qui vise à reterritorialiser l'agriculture en Île-de-France, en restaurant des productions disparues telles que l'asperge d'Argenteuil ou la cerise de Montmorency. Au vu de l'ampleur des investissements nécessaires pour construire les infrastructures, il faudrait prolonger la mission de la SEMMARIS.

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