Nous avons la chance de disposer sur le marché de tous les services de contrôle de l'État, tels la DDPP (direction départementale de la protection des personnes), les douanes et les services vétérinaires, qui sont présents quotidiennement. Nous apprécions les contrôles car ils nous prémunissent contre les problèmes et les scandales. Ainsi, nous n'avons pas été inquiétés lors de l'affaire Spanghero. Il arrive que des fraudes se produisent, mais elles font l'objet de sanctions, en application du règlement intérieur de notre marché. Nous sommes très sévères à l'endroit des auteurs d'activités de francisation, qui sont du reste très rares.
Il ne faut pas oublier que les marchés de gros sont nés en même temps que la grande distribution. Lorsque le général de Gaulle et Michel Debré ont créé les MIN, en 1962, le petit épicier de Landerneau se développait grâce au libre-service. Dans les années 1970, les marchés de gros étaient des marchés de dégagement : la nourriture premium était vendue par la grande distribution, le reste allant vers le marché de gros. Puis, la grande distribution se livrant à une guerre des prix sans merci, le commerce de proximité parisien, protégé des grandes surfaces par la loi Royer, s'est différencié par une politique de qualité et de prix.
Ce qui, depuis 1990, caractérise Rungis, c'est la qualité de ses produits, souvent porteurs d'IGP. Nous vendons certes à des consommateurs de toutes catégories, mais le commerce de proximité, qui ne peut pas se différencier par le prix, le fait par la qualité. Il en va de même pour les marchés de plein vent et les marchés forains d'Île-de-France, qui sont plébiscités par la population et qui fonctionnent essentiellement avec Rungis. Les vendeurs n'ont pas intérêt à jouer car ce qu'ils vendent, c'est la qualité des produits.