Il y a là deux sujets différents. Le premier tient aux particularités du marché des fruits et légumes. Nous vendons chaque année 1,4 million de tonnes de ces produits périssables dont les cours évoluent chaque jour et qui se présentent sous de très nombreuses références – si Rungis n'existait pas, on ne trouverait que les produits standardisés des centrales d'achat. Compte tenu de la multitude de références et du grand nombre d'acheteurs et de vendeurs, on ne peut pas entrer dans les cadres fixés par Egalim.
Par ailleurs, les 25 000 clients de Rungis sont principalement des gens de marché et des détaillants de petits commerces, des primeurs et de petits restaurateurs, trop nombreux – comme les vendeurs – pour qu'il soit possible de contractualiser. Le fait de soumettre les marchés de gros à la loi Egalim conférerait un nouvel avantage à la grande distribution car nos petites entreprises, qui emploient pour la plupart une dizaine de salariés – les grossistes sont, en effet, essentiellement des PME et Rungis ne compte qu'une seule entreprise cotée – seraient, pour la plupart, incapables de gérer la charge administrative induite par Egalim. Il est donc normal que nous ayons bénéficié d'une dérogation.