Nous n'avons pas connu de difficultés. Notre préoccupation principale, le 15 mars 2020, a consisté à faire basculer les productions de la restauration vers la grande distribution et vers les détaillants traditionnels et les supérettes qui restaient ouverts. La seule difficulté que nous avons constatée était une pénurie d'huile, produit qui ne fait pas partie du cœur de l'activité de Rungis ; on m'a demandé d'en trouver, ce que j'ai fait.
Nous avons été capables de faire face à la crise. Nous n'avons pas eu à jeter autant de produits qu'on aurait pu le penser. Nous avons permis à l'agriculture locale de sortir ses produits des champs grâce à un outil commercial mettant en relation l'entreprise et le consommateur (B to C), dénommé « Rungis livré chez vous », qui a été très utile aux personnes confinées, notamment aux personnes âgées. Nous n'avons pas connu de rupture d'approvisionnement mais avons tout de même été confrontés à un problème majeur. En effet, la marée a connu de grandes difficultés en raison de la fermeture des marchés de plein vent et des restaurants – où le poisson est majoritairement consommé –, mais cela ne concerne pas vraiment l'agriculture au sens strict du terme.