Libre à vous de vous référer à l'expertise de Donald Trump, qui était connu pour prononcer une dizaine de mensonges par jour. Je n'ai pas connaissance des chiffres exacts mais je serais très surpris que l'aide publique dont bénéficie l'agriculture canadienne soit aussi élevée que vous l'indiquez.
Quand bien même elle le serait, je n'y verrai d'ailleurs pas un facteur décisif. Concentrons-nous sur les faits : depuis la signature du CETA en 2016, l'excédent agroalimentaire français vis-à-vis du Canada a plus que doublé, passant d'environ 300 millions à 700 millions d'euros. Les exportations de fromage ont augmenté de 60 %, celles de vins et spiritueux de 25 %, et le marché européen n'a pas été submergé par des flots de viande bovine canadienne, tout simplement parce qu'il ne serait pas rentable, pour les éleveurs canadiens, d'exporter de la viande non hormonée en Europe.
Puisque vous semblez mettre en cause l'effet positif des accords de libre-échange pour la France, je rappelle qu'ils lui ont permis de maintenir son excédent agroalimentaire global autour de 8 milliards d'euros, malgré une dégradation de 6 milliards d'euros de son solde commercial avec le reste de l'Europe. Le bilan aurait certes été encore meilleur si la France avait été plus compétitive, puisque sur les 60 milliards d'excédents supplémentaires dégagés par l'Europe, seuls 10 % ont bénéficié à la France alors qu'elle compte pour 15 % à 20 % dans la production agroalimentaire de l'Union européenne.