À ma connaissance, un règlement visant à plafonner les importations de volailles, de sucre et d'œufs ukrainiens a été adopté récemment au titre de la clause de sauvegarde. Il ne s'agit donc plus d'une libéralisation totale. Ce plafond a été fixé en référence à la moyenne des importations constatées pendant la seconde moitié de l'année 2021 et les années 2022 et 2023 – j'aurais préféré que la période de référence couvre l'intégralité des années 2021 à 2023.
La question se posera de nouveau cette année. À mon sens, il faudra continuer de limiter ces importations, car la libéralisation totale était une erreur très sérieuse. J'espère que les plafonds fixés s'avéreront suffisamment protecteurs tout en permettant de donner des marges de manœuvre à l'Ukraine. Cela dit, la libéralisation du commerce de volailles profite essentiellement à un oligarque, M. Kosyuk, et à sa société MHP qui, à mes yeux, ne fait plus vraiment de l'agriculture… Contrairement à ce que certains disent, il n'existe pas d'agriculture industrielle dans l'Union européenne ; on ne peut pas en dire autant du modèle promu par ce monsieur, qui est d'ailleurs en train d'installer des mégapoulaillers en Croatie, ce qui risque aussi de déstabiliser le marché. Là encore, nous devons agir et j'espère que la Croatie ne décidera pas de subventionner M. Kosyuk en lui faisant profiter des fonds structurels européens en faveur de l'investissement.