Au cours de mes huit années de mandat de députée européenne, j'ai été, à un moment donné, membre de la délégation pour les relations avec les pays de la Communauté andine. Nous avons dû nous prononcer sur un rapport d'étape visant à dresser le bilan de cinq années de mise en œuvre provisoire d'un traité de libre-échange conclu entre l'Union européenne d'une part, la Colombie et le Pérou d'autre part. Or il est apparu assez vite que cet accord commercial se caractérisait par un déséquilibre très important, puisque certains organes bruxellois avaient parlé de « primarisation » de l'économie de ces deux pays tandis que l'Europe en avait, quant à elle, tiré profit. Ayant quitté ensuite la délégation, je n'ai pas pu continuer de suivre ce dossier, mais cette expérience me pousse à vous poser une question. Dans un cas de déséquilibre aussi flagrant que celui-là, c'est-à-dire lorsqu'un accord ne peut, en matière agricole, aucunement être qualifié de gagnant-gagnant, la Commission européenne applique-t-elle une doctrine particulière afin d'éviter que les dérives ne perdurent ou ne s'aggravent ?