Pour ma part, je ne partage pas vos analyses. Contrairement à vous, je ne dispose que de 150 secondes de temps de parole pour développer une antithèse, ce qui est impossible. Vous ne feriez jamais cela avec vos élèves ou dans un débat. J'espérais qu'une table ronde permettrait l'expression de la thèse et de l'antithèse mais ce n'est pas le cas dans notre commission, ni dans notre démocratie actuellement.
Je me concentrerai sur les droits internationaux. Même si la situation s'apaise, il existe des raisons pour lesquelles l'ONU est actuellement bloquée. Il est difficile, voire impossible, d'obtenir une résolution contraignante au Conseil de sécurité car la France, disposant du droit de veto, ne voterait jamais une résolution contre elle-même. Vous pouvez qualifier les résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies comme vous le souhaitez mais je les respecte, tout comme je respecte l'État des Comores.
Je pense qu'aujourd'hui, il est nécessaire de trouver une solution car, en toutes circonstances, les habitants de Mayotte vivent actuellement dans des conditions difficiles. Peut-être qu'une voie originale pourrait être envisagée, bien que je n'en sois pas certain ? Lorsqu'on refuse de résoudre, de la part de la France, le conflit du Sahara occidental, à qui il est promis un référendum d'autodétermination, on évoque parfois la possibilité d'une troisième voie. Cette troisième voie pourrait-elle être inventée pour garantir le respect du droit international et améliorer les conditions de vie à Mayotte ? Imaginez-vous, pensez-vous qu'il soit possible – je ne sais pas si cela existe mais peut-être pourrait-on l'expérimenter – d'envisager une cogestion de Mayotte entre les Comores et la France ? Dans le cadre d'une troisième voie, ne serait-il pas nécessaire, face à ces conflits gelés, de faire preuve d'imagination ? Mes 150 secondes sont écoulées, je m'arrête ici !