Vous l'avez tous souligné, les contestations persistent depuis 1975, année de l'indépendance des Comores, et ces revendications ont été soutenues à l'ONU. Je souhaite évoquer le contexte socio-économique actuel des Comores car les défis y sont considérables, notamment en ce qui concerne la présence des services publics et l'égalité, non seulement en droit mais de fait, envers les autres citoyens de la République. Je voudrais rappeler deux chiffres significatifs : 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et 30 % sont sans emploi. Je parle ici de Mayotte. Ces chiffres montrent que la République doit s'engager financièrement, matériellement et économiquement envers les citoyens de Mayotte pour que la volonté gouvernementale de faire nation sur ce territoire se traduise en actes concrets, offrant ainsi un espoir aux populations locales.
Par ailleurs, en ce qui concerne les Comores, le représentant du ministère de l'Europe et des affaires étrangères a évoqué un consensus, un statu quo. La France a constamment œuvré pour éviter l'envenimement de la situation et pour maintenir des relations bilatérales fluides et sereines avec les Comores. Ma question est donc simple : à l'approche d'un projet de loi remettant en cause le droit du sol à Mayotte, n'y a-t-il pas un risque de raviver des tensions et des conflits avec les Comores ? Cette question est à la fois juridique et éminemment politique.