Vous êtes le troisième groupe de distribution que nous auditionnons. La crise de l'hyperinflation a donné lieu pendant deux ans à une communication de presque tous les patrons de la grande distribution dans une foule d'émissions et de programmes à grande écoute. Pendant la crise agricole, la communication a été moindre. Et quand on vous écoute, on a l'impression que tout va bien, que les agriculteurs sont tous associés à la production et que l'approvisionnement, en dehors des difficultés spécifiques de la filière fruits et légumes ou de la pêche, est français. Pourtant, les agriculteurs n'arrivent pas à vivre de leur travail. L'audition de Lidl nous a donné quelques pistes, mais, comme profane, je ne comprends pas bien.
Cela fait vingt ans que la grande distribution est accusée d'être responsable des problèmes des agriculteurs. Vous dites que ce n'est pas vous, mais vous ne nous dites pas pourquoi, si bien qu'on a l'impression que ce n'est la faute de personne. Nos compatriotes qui nous écoutent, en particulier les agriculteurs, ne comprennent pas ; donc ils vont encore être en colère. C'est ce qui est frustrant dans ces auditions, alors que les auditionnés sont sous serment.
Il n'y a pas beaucoup d'acteurs sur la chaîne agroalimentaire – et, dans votre cas, vous intervenez sur toute la chaîne. Si des problèmes de revenu agricole se posent et si les agriculteurs n'arrivent pas à vivre de leur travail, quelqu'un doit bien en être responsable. Si ce n'est pas vous, ni comme transformateur, ni comme distributeur, ni comme producteur, à qui la faute ?