La pêche sauvage sur un banc traditionnel en France représente moins de 10 % du chiffre d'affaires d'un point de vente. Il faut également avoir en tête que la concurrence, c'est l'élevage. Quand nous nous battons pour préserver une pêche française portant sur des espèces qui ne sont plus de grands fonds, la pêche est forcément réduite. Nos volumes ne sont plus suffisants pour faire fonctionner toute la chaîne de valeur, à savoir nos outils de transformation au plus proche de la débarque. C'est une somme de surcoûts qui nous est imposée, y compris en matière de droit du travail, par exemple avec la nécessité de faire revenir nos pêcheurs pour leurs temps de repos.
Ne connaissant pas le modèle des Pays-Bas, je ne saurais pas vous dire précisément pourquoi nous sommes moins compétitifs. Ce qui est certain, toutefois, c'est que nous consommons moins de poissons en France parce que la pêche est devenue chère, quel que soit l'opérateur, y compris sur les importations – et je rappelle que 90 % du chiffre d'affaires de nos rayons est assuré par les ventes de coquillages, de crustacés et de poissons d'élevage. La pêche sauvage est en effet une fierté nationale mais elle est en grande difficulté.